PERSONNAGES FAMEUX

(1931 – 2013)

Manuel García Escobar (19 octobre 1931, El Ejido – 24 octobre 2013, Alicante), était le cinquième d’une famille de dix frères. Son père, Antonio García, est originaire de la campagne, bien qu’il ait dû se consacrer à de nombreuses tâches pour subvenir aux besoins de sa nombreuse famille. La mère était l’attachante « madrecita María del Carmen ». Avec de grands soucis culturels, son père a toujours insisté pour que ses enfants aient une formation académique et musicale. Dès leur plus jeune âge, ils apprennent à jouer de la guitare et du luth. Son frère Baldomero est devenu le chef de la compagnie et ils ont commencé à se produire lors de fêtes et de mariages sous le nom de scène « Los Niños de Antonio García ». Même alors, Manolo rêvait d’être chanteur.

Les années quarante avaient apporté une sécheresse persistante à toute l’Espagne et la campagne ne suffisait plus. Alors Antonio a émigré à Barcelone pour tenter sa chance. Toute la famille (sauf les petits, qui étaient encore à l’école, bien sûr) travaillait dur. Manolo trouve différents métiers durant ces années, en même temps qu’il participe aux concours de cante organisés dans les fêtes de rue. La notoriété dans les compétitions des festivals permet à Manolo d’accéder plus facilement à un autre spectacle de l’époque : le cinéma-variétés : deux films et un spectacle de variétés. Lorsque Raquel Meller a rencontré Manolo lors d’un spectacle sur le chemin de la loge, elle lui a dit : « Garçon, tu vas y arriver… J’en sais assez et j’en ai vu beaucoup. Tu vas y arriver, Je t’assure. »

SES DÉBUTS DANS LA CHANSON AVEC SES FRÈRES GUITARISTES

Au début des années 1950, Manolo doit faire son service militaire et rencontre Eusebio, le neveu d’une personnalité du monde de la radio, qui donne à Manolo l’opportunité de l’initier à ce médium. Dès que Don José María Nadal l’a entendu, il l’a invité à se produire sur Radio Barcelona. Dans ces performances, il était accompagné à la guitare par son frère Juan Gabriel. Et avec le nom de « Manolo Escobar et son guitariste Juanito García », est venu l’examen pour obtenir la licence professionnelle, qu’ils ont bien sûr réussi. Les cinq frères, suivant les instructions de Nadal, sont venus former le groupe « Manolo Escobar et ses guitares ». Un nouveau style personnel de musique espagnole, avec un rythme moderne.

Avec le « son Escobar » déjà élaboré, le groupe enregistre son premier album, et sa renommée grandit. Les galas devinrent de plus en plus fréquents.

LES PREMIÈRES TOURNÉES DE « MANOLO Y SUS GUITARRAS » ET SON AMOUR

En 1958, ils décrochent un contrat dans une salle de classe à Playa de Aro, sur la Costa Brava. Après avoir renouvelé pour la saison suivante, ils ont obtenu un autre contrat pour une tournée dans le sud de la France pendant trois mois. Une fois terminé avec un grand succès, ils se lancent dans l’aventure de connaître Paris, et ils y passent plusieurs mois sans s’arrêter de travailler. De retour en Espagne, Manolo rencontre une Allemande qui était avec ses parents en vacances d’été, et un véritable coup de foudre s’installe entre eux. Ana Marx est retournée dans son pays, mais a obtenu de son petit ami un contrat pour agir en Allemagne. Et quelques mois après leur rencontre, Manolo et Anita se sont mariés, le 10 décembre 1959, à Colonia.

L’année suivante, Juanito Valderrama appelle Manolo pour l’emmener à son spectacle. Il semblait si sûr de lui que lorsque Valderrama proposa de renouveler son contrat, et bien que les relations entre les deux étaient excellentes, Manolo refusa l’offre et décida de monter son propre spectacle.

LE SUCCÈS ULTIME ARRIVE ET SA CARRIÈRE CINÉMATOGRAPHIQUE

En 1961, Manolo fait ses débuts à Cordoue, au théâtre Duque de Rivas, avec son propre spectacle : « Sing Manolo Escobar ». Dès lors, Manolo est devenu une idole du public en quelques années seulement, marchant triomphalement à travers l’Espagne avec ses différents spectacles et enregistrant des dizaines d’albums qui sont immédiatement devenus célèbres. Sa carrière cinématographique débute en 1963 avec le film « Los guerrilleros », une carrière qui se poursuivra jusque dans les années 1980, au rythme d’un film par an. Manolo agit naturellement devant les caméras. Les personnages qu’il joue sont des gens sympathiques et ordinaires, comme lui, et ils se déplacent autour de femmes belles et attirantes. Et il y a toujours une fin heureuse.

Des chansons comme « el porompompero », « mi carro », « la minifalda », « madrecita María del Carmen » ou « Mujeres y Vino », font partie de la culture populaire espagnole des années 60 et 70.

REMERCIEMENTS

En juin 1975, lors d’un hommage national qui a eu lieu au Palacio de los Deportes de Barcelone, Manolo a reçu 19 disques d’or récoltés jusque-là. Concha Velasco, son partenaire ineffable dans cinq films, était chargée de présenter l’hommage, auquel ont assisté 10 000 personnes. Il a également reçu la médaille d’or de la ville d’Almería et la nomination de fils adoptif de la même; distinctions de la Société Générale des Auteurs d’Espagne, du Conseil Provincial de Barcelone, de la Mairie de Badalona et bien d’autres. En outre, la Direction générale des postes et télécommunications a imposé l’insigne d’or de la corporation et le « manteau de poste », qui n’est accordé que dans des cas exceptionnels. Correos a également créé un cachet postal commémoratif de l’hommage, pour une impression unique, qui a été réalisée sur la scène même sur une photo géante du chanteur.

LA PETITE FLEUR EST ARRIVÉE ET A CONTINUÉ AVEC SUCCÈS

En 1978, un nouvel être entre dans la vie de Manolo et Anita : leur fille Vanessa. Cela a rempli le couple de bonheur et tous leurs fans étaient heureux pour un événement aussi agréable. C’était la seule chose qui manquait à notre cher Manolo pour une joie complète.

Après le succès millionnaire de « Y viva España », qui a dépassé les attentes de Manolo lui-même et de sa maison de disques, Manolo s’est lancé dans une tâche qui n’a peut-être pas été suffisamment appréciée : il a enregistré la sélection anthologique du recueil de chansons espagnol. Des dizaines de chansons immortelles de monstres copla, mais avec le timbre particulier de sa voix et sa façon particulière d’interpréter. « Antonio Vargas Heredia », « Soupirs d’Espagne », « Malvaloca »…

L’une des dernières performances de Manolo Escobar, dont tous les Espagnols se souviendront, a eu lieu à Madrid lors de la célébration de « La Roja » pour la victoire à la Coupe du monde en Afrique du Sud en 2010.

RETRAIT

Le 17 novembre 2012, il annonce sa retraite du monde de la musique après plus de 50 ans sur scène. Ses adieux auraient été, à l’issue de sa tournée d’adieu à travers l’Espagne, qu’il a dû annuler mi-septembre 2013 après quelques complications dont il souffrait suite à sa maladie.

Le 24 octobre 2013, l’artiste décède à l’âge de 82 ans à son domicile de Benidorm, victime d’un cancer du côlon dont il souffrait depuis 2010.

C’était le souhait de Manolo que ses cendres soient dispersées entre Almería (où il est né), Barcelone (où il a commencé sa carrière professionnelle) et Benidorm (où il a vécu une grande partie de sa vie).