PERSONNAGES FAMEUX

Il est né dans une famille modeste. Au cours de ses années d’études à l’Institut d’enseignement secondaire d’Alicante, il scelle une amitié solide, inaltérée par les vicissitudes de l’avenir, avec Francisco Giner de los Ríos. Il a consacré les premières années de sa jeunesse à la littérature, en particulier à la poésie, et au journalisme.

Dès la création du parti de l’Union libérale, le journal du même nom a été fondé à Alicante et Navarro Rodrigo a lancé une campagne systématique en faveur de l’unionisme à partir de ses colonnes, qui a servi de base à la formation du parti dans la province de Alicante.

D’une grande ambition politique, il savait se mouvoir avec habileté, profitant d’une classe politique encore en formation, où une caste fermée ne s’était pas encore cristallisée, ce qui l’empêcherait d’accéder très haut. Fidèle au chef de l’unionisme, il l’a toujours défendu dans la dissidence interne du parti entre les positions avancées de Ríos Rosas et celles plus conservatrices de Cánovas del Castillo. Lorsque la révolution de septembre 1868 réussit à tomber du bon côté et que son nom apparaît parmi les membres du Conseil révolutionnaire de Madrid, au sein duquel il défend des positions conservatrices. Nommé sous-secrétaire de la Présidence avec le caractère de secrétaire du Conseil des Ministres au Ministère dit « de la Coalition » des deux partis sur lesquels la Monarchie s’appuyait. Après la rupture de la conciliation, il rejoint le Parti constitutionnel de Sagasta. Après l’expérience républicaine de 1873, il obtient son premier ministère (Développement) dans le cabinet Sagasta (IX-1874). Il se présente pour la première fois aux élections de la province d’Almería en 1872 et est député du district de Purchena.

Avec la Restauration, il devient le représentant de la droite du Parti constitutionnel et consolide sa position d’« ami intime et camarade politique de Sagasta ». Il réapparut à Almería en 1879, constituant autour de lui un groupe de parlementaires appelés les « tiers navarrais ». Avec cet entourage à son service, Navarro Rodrigo était considéré comme la personne la plus en vue du match après Sagasta.

Lorsque les fusionnistes de Sagasta sont arrivés au pouvoir (1881), il est devenu le grand chef de la situation libérale à Almeria. Il impose ses critères droitiers au fusionnisme provincial, affrontant les constitutionnalistes almériens les plus avancés, comme Felipe Vilches.

Il fut député de la circonscription de Sorbas aux élections de 1881. Ses ambitions étaient dirigées vers la présidence du Conseil ou du Congrès ; pour cette raison, il a exercé une politique de harcèlement de Sagasta. Il fut député du district d’Almería après les élections de 1886. Il reçut le portefeuille du Développement par ordonnance en 1886, avec Sagasta à nouveau au pouvoir. En 1882, il avait réussi à faire approuver par les sessions plénières de la Chambre et du Sénat le projet de chemin de fer Linares-Almería (R.D. 5-V-1887). Avec cette mesure, les difficultés ont été aplanies et la construction de la ligne de chemin de fer est devenue une réalité.

Pendant la législature de 1889-1890, il fut élu sénateur de la province d’Almería et entre 1891 et 1893, il fut sénateur à part entière. Almería a toujours été parmi ses prédilections et il a essayé d’avoir une ligne de continuité dans la politique provinciale avec plusieurs de ses proches.

À sa mort, loin de la politique, la mairie d’Almeria l’a nommé fils adoptif et lui a dédié l’une de ses rues principales.