HISTOIRE
XIXème siècle
Après la récupération du XVIIIème siècle, ce ne sera qu’au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, qu’Almeria recommencera à récupérer son ancienne prospérité, après le déclenchement d’un important dynamisme social et économique qui surgit sous couvert des activités minières et du commerce qui enrichissent la bourgeoisie. La guerre d’Indépendance n’épargna pas d’Almeria, mais sa menace se maintint lointaine pour notre province, les français occuperont la ville sous le commandement de Goudinot, qui entra dans la ville le 15 mars 1810. La résistance fut organisée par les fameux guérilleros de Mena, Villalobos, et Arostegui. En 1812, les français se retirent d’Almeria, déroutés par Arapiles.
En 1814, Fernando VII revient au pouvoir et avec lui l’absolutisme et la dérogation des cortes de Cadix de 1812. C’est dans ce contexte qu’eut lieu dans la ville, un des épisodes historiques les plus connus, la tuerie des “ coloraos”, en 1824, quand un groupe de soldats provenant de Gibraltar, que les gens surnommèrent “les coloraos” en raison de la couleur de leurs casaques, débarqua à Almeria avec l’intention de proclamer la liberté et de restituer la constitution de 1812. Ils échouèrent et 22 d’entre eux furent fusillés par les absolutistes dans la Rambla de Belén, à la hauteur de C/ Grenade. Quelques années plus tard, un monument fut bâti en leur honneur Place Vieja que les gens appelèrent affectueusement le “pingurucho” et qui fut aussi objet de controverses : détruit en 1943, durant la dictature militaire, à l’occasion de la première visite du général Franco à Almeria, il ne fut reconstruit qu’en 1987 sur demande des groupes progressistes de la ville, qui reprirent également l’hommage annuel aux “coloraos” célébré tous les 24 août.
C’est aussi au XIXème siècle que la ville connait des progrès géopolitiques, urbanistiques et infrastructurels importants. Dès qu’ils prirent le gouvernement à Madrid, les libéraux entreprirent la restructuration administrative du pays, ce qui donna lieu aux provinces actuelles. Ce fut grâce aux gestions du Comte d’Ofalia, exilé à Almeria que, de facto, notre province fut formée et qu’elle acquit de par un décret de 1834, sa personnalité administrative propre et se détacha de l’ancien royaume de Grenade. La physionomie de la ville change alors énormément et passe de la Ville Conventuelle à la ville Bourgeoise.
En effet, Almeria déborde ses murailles, qui sont finalement quasiment détruites en 1855. Les amples terrains des monastères (potagers, champs), récemment désamortis, son urbanisés, et des places surgissent comme celle de San Francisco (actuellement San Pedro).
La ville compte un système d’égouts et d’eau potable. De nouvelles rues sont tracées, la nouvelle Porte de Puchena est ouverte, la Rambla de Belen est canalisée et l’axe de la ville se déplace de la Rue Real au tout nouveau boulevard, d’inspiration clairement française, qui adoptera bien des noms avant de devenir l’actuelle Promenade d’Almeria.